vendredi 14 septembre 2007

Une journée dans un aquarium australo-guinéen

A sept heures quarante-cinq, la lumière du couloir est allumée, c'est le départ pour la journée de travail, mais pendant ce temps , la vie commence à se réveiller après une longue nuit.L'aquarium est encore plongé dans l’obscurité, mais on peut quand même distinguer de petites ombres furtives se faufilant à travers la végétation. Leurs formes profilées dignes de véritables sprinteurs des lacs,commencent à se dessiner.Tant qu'il fait nuit, ils se tiennent près du sol là où la végétation est plus dense.
Tout à coup, après le clic sec de la minuterie, l'aquarium baigne dans une lumière jaune, il est neuf heures trente.Maintenant, nous pouvons distinguer nettement les formes de ces poissons. Ils sont effilés et vu de profil ils sont ovales.Leurs couleurs sont éclatantes pour les mâles, passant du bleu foncé sur leur gorge et tête à l’orange vif sur leur queue le tout séparé par deux traits verticaux de couleur bleu nuit. Les femelles sont plus discrètes dans leur robe beige, le haut et le bas de leur corps de même forme que les mâles est séparé par une barre horizontale marron et orange.
Leur activité reprend de plus belle, le mâle dominant empêche ses congénères de même sexe de se reproduire avec « ses » femelles; il poursuit les femelles en hochant de la tête et en faisant clignoter sa tête une fois jaune citron une autre jaune rose.
Une femelle attire son attention, elle lui indique de la suivre dans un coin calme, sous un îlot de riccia.Là, tête contre tête ils vibrent, pendant une dizaine de 10sc puis le mâle arrête brutalement, dans le mouvement donne un coup de queue à la femelle qui éjecte ses œufs.
Sa congénère s'en va, sa tache est accomplie.Lui , n'a pas eu le temps de les féconder, que ses compagnons , cachés dans les buissons de hygrophila, se sont jetés goulûment sur sa descendance.Le pauvre père privé de sa descendance, recommencera plusieurs fois dans la matinée.
Onze heures du matin, un deuxième clic suivit d'une lumière encore plus intense, midi approche.L'excitation matinale se dissipe peu à peu ainsi que l'intensité des couleurs.Le groupe vaque ici et là, de temps en temps il croise une crevette, s'arrête , puis repart. Un jour pourtant, un petit mâle caridina ( taille inf 3cm) mort sûrement de vieillesse, se fit avaler, aux prix de maints efforts , en 15 minutes par le chef du clan.
Quatorze heures, un vrombissement sourd suivi d'une agitation folle, tous les arc-en-ciel de boesman frétillent à la surface de l'eau, puis plus rien tout le monde redevient calme.La première distribution journalière de nourriture a eu lieu.
Dix-sept heures, quelqu’un passe près de l'aquarium, ses propriétaires le suivent sur 1m 10 . Une fois le potentiel donneur d'aliments passé il faut attendre jusqu'à sept heures du soir.
Dix-neuf heures, un humain approche, ils sont tous contents, et frétillent à son arrivée, car c'est l'Heure, tous l'ont retenue, l'Heure où des vers blancs, noirs, rouges, ou des artémias, des cyclopes et larves de moustiques tombent à la surface de l'eau. Après ce festin la journée se termine. Vingt et une heure troisième clic journalier, la lumière devient plus faible, puis, vient vingt et une heures trente, l'heure où ils ne voient presque plus, l'heure ou ils veulent descendre, oui descendre car toute la journée ils étaient près de la surface de l’eau.Ils veulent aller à la hauteur des cryptocorynes et dormir.